CONNAISSEZ-VOUS LA RECETTE DE LA PEINTURE à LA FARINE éCOLO OU PEINTURE SUéDOISE ?

Résistante, non polluante, facile à faire soi-même et à la longévité remarquable, la peinture suédoise semble avoir tout bon.

Les pays du Nord sont une inspiration sans borne en matière de décoration et de design. Il suffit pour cela de se rendre compte de l’engouement inépuisable pour le style scandinave qui a su se démocratiser avec le temps et s’inviter dans bon nombre d’intérieurs. Mais ce qui nous fascine, et nous attire chez nos voisins nordiques, c’est aussi leur mode de vie. Un mode de vie simple que les Suédois nomment Lagom. Un terme intraduisible en français mais proche du slow living, où la nature semble jouer un rôle important. Car de la Suède, on a aussi cette image de paysages à perte de vue que de petites cabanes en bois viennent ponctuer de leur rouge (ou ocre) typique. Un imaginaire un peu fantasmé, mais qui a fait la réputation du pays.

Au-delà de l’anecdote, la peinture qui pare traditionnellement ces habitations est une recette ancestrale écologique et économique. Son nom ? La « Falu rödfärg » ou « peinture de Falun ». Alors, pour faire un geste supplémentaire en faveur de note planète et éviter de respirer encore un peu plus de polluants, on s’est penché sur les secrets de ce produit miracle.

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Qu’est-ce que c’est que la peinture Suédoise ?

La peinture écologique suédoise est une véritable institution dont les premières traces remontraient à la fin de l’ère Viking. Mais ce qui fait sa force et sa longévité, c’est sa composition. Parmi les éléments, on trouvait à l’origine des résidus métalliques issus de la mine de cuivre de Falun. Cuits à haute température, ils donnent le ton d’une palette chromatique allant du rouge au noir. Ce sont eux aussi, par leur pouvoir biocide, qui protègent durablement le bois. De nos jours, ils sont remplacés par du sulfate de fer.

Si cette peinture à la finition mate et anti-UV est tant appréciée, même au-delà des frontières du pays, c’est qu’elle est dépourvue de solvant, ultrarésistante et protectrice de l’environnement. Un trio gagnant auquel on peut ajouter économique et facile à réaliser. Eh oui, car avec très peu d’ingrédients on peut en faire chez soi, même dans sa cuisine.

© OneForAll/iStock

La recette de la peinture suédoise

Il n’existe pas une, mais plusieurs recettes de cette peinture spéciale bois. Celle que l’on propose permettra de réaliser 10 litres de produit. On a opté pour la version avec huile de lin, plus protectrice. Il vous faudra donc :

8 litres d’eau 700 g de farine de blé ou de seigle 2 kg de pigments naturels (terres colorantes ou oxyde de fer) 200 g de sulfate de fer 1 litre d’huile de lin 10 cl de savon noir, de Marseille ou de liquide vaisselle non teinté 1 grand contenant métallique allant sur le feu 1 spatule ou un bâton pour remuer le tout

Portez à ébullition 7 L d’eau. Pendant ce temps, diluez la farine dans le récipient avec le litre restant. Ajoutez l’eau bouillante. Chauffez la préparation durant 15 minutes sans cesser de remuer. Vous devez obtenir une colle homogène. Versez ensuite la totalité des pigments et du sulfate. Mélangez à nouveau pendant 15 minutes afin de bien amalgamer le tout et éviter que la préparation n’attache au fond.

Hors du feu, ajoutez l’huile de lin. Cuire encore 15 minutes en touillant le tout sans vous arrêter.

Enfin, ajoutez le savon noir et mélangez rapidement avant de laisser refroidir pour obtenir une pâte lisse et pas trop épaisse. Si besoin, rallongez-la avec un peu d’eau.

Votre peinture est prête à être utilisé sans attendre. Si jamais il vous en reste, sachez qu’elle peut se conserver quelques semaines à condition de la maintenir dans un contenant hermétique, sans contact avec l’air et de la mettre au frais. Sans quoi elle deviendra inutilisable.

Comment appliquer la peinture suédoise ?

La peinture suédoise s’applique sur tous les bois propres et secs, aussi bien en extérieur qu’en intérieur. Attention toutefois aux essences tanniques comme le chêne, qui ont tendance à la faire noircir. Il faudra alors trois couches au lieu de deux.

Sur une grande surface ou un revêtement neuf, il sera recommandé de passer une sous-couche. Vous pouvez réaliser cet apprêt en diluant à 15 % une partie de la peinture. Au bout de 24 heures, une fois totalement sec, passez la seconde couche avec la préparation de base. Pour bien faire, il est préférable de travailler sur un support un peu vieilli et grisé par le temps afin d’obtenir un résultat optimal.

Si vos bardages, murs, volets voire meubles se parent pour la première fois de cette peinture naturelle, pensez à renouveler l’opération deux ans après. Cela lui assura une meilleure tenue sur le support et dans le temps.

Bien évidemment, on travaille sur un bois brut délesté d’anciennes traces de produits ou de vernis industriels.

En respectant ces simples règles, vous serez tranquille pour les dix prochaines années. Et bonne nouvelle, lorsque viendra le temps de refaire une beauté à votre support, nul de besoin de le poncer avant de le repeindre.

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